Ce matin j’étais à l’enterrement de Guillaume Depardieu à Bougival. Une foule composée de personnalités et d’anonymes s’est rendue sur le parvis de la petite église pour rendre un dernier hommage au fils de Gérard Depardieu, brutalement décédé lundi .Les obsèques de Guillaume ont débuté à 11 heures et étaient filmées par la réalisatrice Josée Dayan, une proche de la famille.La bénédiction a eu lieu dans la plus stricte intimité, sans appareil photo ou caméra, dans cette église qui peut recevoir 350 personnes.
Le musicien Jean-Louis Aubert, les producteurs Gérard Louvin et Claude Berri, la journaliste Claire Chazal étaient également présents alors que plusieurs centaines d’anonymes se massaient autour du porche de la petite église.
Escorté par une horde de policier pour entrer et sortir par une porte exiguë de l’église Notre Dame de Bougival ce matin, Gérard Depardieu n’est apparu au public que lors du discours prononcé pour les funérailles de son fils. Il avait choisi d’emprunter les mots du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry pour lui rendre hommage.
Aucune photo ne pourra témoigner de la présence de Gérard Depardieu à la cérémonie religieuse en l’honneur de son fils ce vendredi matin, sauf peut-être celle de l’écran géant situé à l’extérieur de la paroisse au moment de parler à l’assemblée réunie pour rendre hommage à Guillaume. Endeuillé, Gérard n’a pas rejoint son ex-femme Elisabeth et sa fille cadette Julie sur le parvis de l’église au sortir du cercueil abritant leur défunt proche.
Alors que Julie Depardieu a préféré évoquer les désirs et la souffrance de son frère aîné, qu’Elisabeth a raconté ses frayeurs de mère, Gérard, lui, n’a pas trouvé les mots… Il a préféré utiliser ceux d’un autre, qualifiant mieux Guillaume, sa fragilité, et la relation qu’il entretenait avec lui. Il a alors choisi un extrait du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Excellent acteur, habitué à se cacher derrière les mots, à échapper à la réalité, Gérard Depardieu s’est construit une carapace avant d’entamer sa lecture. Dans sa voix, des sanglots retenus.
Engoncé dans un costume sombre, le visage fermé, il a donc lu les extraits suivants: «Cette nuit là, je ne le vis pas se mettre en route. Il s’est évadé sans bruit. Quand je réussis à le rejoindre, il marchait décidé, d’un pas rapide. Il me dit seulement: Ah! tu es là… Il me prit la main. Mais il se tourmenta encore." Sans doute ému, Gérard Depardieu ne terminera pas son texte par ces mots de l’écrivain: "Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort et ce ne sera pas vrai…». Depardieu père s’est éclipsé comme il était venu.