Ce sera la 50e édition des Rencontres puisque la première a eu lieu en 1970. Si l'esprit des fondateurs, Michel Tournier, Lucien Clergue, Jean-Maurice Rouqette, continue à être célébré, et qu'un anniversaire permettra de revivre les moments forts de ces 50 ans.
Le menu se fait fort de célébrer les photographes femmes, les avant-gardes, les mouvements culturels, l'architecture, l'histoire, la construction, la démolition et la conquête des espaces… Et comme Arles ne se contente pas de s'inscrire comme capitale de la photographie.
Voici en avant-goût un aperçu de quelques pépites du programme 2019 :
– Du sensationnel : Helen Levitt, l'immense, la géniale, la référence, la New-Yorkaise dont l'humour photographique a, dès les années 1930, révolutionné le regard. 130 clichés, une rétrospective attendue depuis longtemps.
New York, 1940-1980 Espace Van Gogh
– Du rare : Germaine Krull et son expédition jusqu'à Cayenne, sur le navire qui emmenait Breton et Duchamp à New York. Germaine, elle, voyageait avec un reporter qui racontait ce qu'elle prenait en images, le reporter n'était autre que le père du réalisateur Olivier Assayas qui a retrouvé les clichés que tout le monde pensait perdus.
– De l'inédit : on retrouvera Germaine Krull dans la collection de la revue d'avant-garde Variétés, avec laquelle les plus grands photographes des premières décennies du XXe siècle, Berenice Abott, Florence Henri, Germaine, Eli Lothar travaillaient. 250 clichés que Sam Stourdzé qualifie de « malle aux trésors » comme les directeurs de festival en rêvent.
– Du surprenant : l'œuvre de la photographe tchèque Libuse Jarcovjáková qui a raconté formidablement la société pragoise durant les années 1970 et 1980.
– Du familial : les « home, sweet home », des Britanniques vus par une trentaine de photographes des années 1980 (John Myers, Andy Sewell, Martin Parr, Clare Strand…). Le génial Tom Wood présente, lui, la série réalisée à Liverpool sur les liens mères-filles-sœurs.
Espagne, photo, festival (La Movida exhibition).
Miguel Trillo, Rolling Stones concert, Madrid 1982, Spain Expo La Movida Palais de l'Archevêché
– Du révolutionnaire : les années 1980, creuset de la Movida en Espagne, moment clé dans l'Allemagne de l'Est avant la chute du Mur. À Madrid les corps flamboyants et douloureux d'Alberto García Alix d'un côté, et à l'est du Mur, les « corps impatients » d'une jeunesse qui vit la résistance comme un salut.
– Du vert : 5 000 mètres carrés de jardin pour accueillir la première exposition en plein air d'Arles avec les « jardins déployés » de Mario del Curto.
– De l'histoire : les Rencontres d'Arles racontées en images à travers la collection des Rencontres et les souvenirs du public que chacun peut déposer en ligne sur le site. En prime, la première expo des Rencontres consacrée à Edward Weston, et dont le commissaire était Lucien Clergue, l'un des « pères fondateurs »